Que l’on soit blasé ou rêveur
Que l’on soit lucide ou crédule
Que l’on soit croyant ou athée
Certains hasards sont de trop
Certains instants ont le salé de l’éternité, certains agencements portent le sceau du divin.
Il pleut des trombes à Casablanca et je n’avais pas déjeuné…
Il est 20h, l’appel du corps se faisait insistant, suppliant et même exigeant. Une telle privation ne pouvant se contenter des classiques Fast Food.
Quoi de mieux qu’un restaurant français juste à côté de chez soi ?!!!!
Seul ? On ne peut lutter contre la plus élémentaire des règles : « le physique prime toujours ». Mangeons alors, seul mais bien…
A peine débarqué, que la chaleur des lieux envahit mon corps trempé, de délicieux arômes me fouettent au plus fort et le son de Piaf me réconforte au plus haut :
Non, Rien De Rien, Non, Je Ne Regrette Rien
Ni Le Bien Qu`on M`a Fait, Ni Le Mal
Tout Ca M`est Bien Egal
Non, Rien De Rien, Non, Je Ne Regrette Rien
C`est Payé, Balayé, Oublié, Je Me Fous Du Passé
Le sourire plein, le cœur regonflé et le ventre toujours vide, je m’installe et Piaf m’enhardit :
Avec Mes Souvenirs J`ai Allumé Le Feu
Mes chagrins, Mes Plaisirs,
Je N`ai Plus Besoin D`eux
Balancé Les Amours et tous leurs Tremolos
Balancé Pour Toujours
Je Repars A Zero
Mon choix est déjà fait, mon plat préféré et ma meilleure bouteille….
Je suis en train de passer commande quand Piaf me passe sa valse :
C’est la valse d’amour
Qu’on chante dans les faubourgs
C’est la romance, Que chacun danse
En attendant l’amour
Certaines entrées sont faites pour être remarquées, la sienne était tout simplement théâtrale.
Elle pénètre la pénombre de la salle, s’arrête au beau milieu, nous balaie d’un regard furtif, ferme son parapluie et dans une judicieuse intuition passe juste au ras de ma table :
Juste pas après pas, juste jambe après jambe, juste fesse rebondie après fesse charnue.
Il y a toujours un cœur ; Qui cherche un autre coeur
Alors commence ; Une romance
C’est la valse d’amour
Elle s’installe quelque tables plus loin, juste en face de moi… seule :
Il habitait juste en face de chez elle
Elle habitait juste en face de chez lui
Il a pensé: “Oh mon Dieu qu’elle est belle”
Elle a pensé: “Il n’y a pas mieux que lui”
J’avais déjà commencé à chronométrer le temps pour que son homme débarque quand nos regards se croisent, qu’elle s’y attarde, que je l’évite :
Piaf me réprimande :
Et, perdue parmi ces gens qui me bousculent
étourdie, désemparée, je reste là…..
Quand soudain je me retourne, il se recule
Et la foule vient me jeter entre ses bras...
Deuxième contact d’entre les tables, J’esquisse un sourire…elle me le rend si bien…
Et la joie éclaboussée par son sourire
Me transperce et rejaillit au fond de moi
Le serveur vient me servir mes plats, le sien prend sa commande et moi j'accompagne :
Mais soudain je pousse un cri parmi les rires
Quand la foule vient l'arracher d'entre mes bras...
Emportés par la foule
Qui nous traîne, nous entraîne
Nous éloigne l'un de l'autre
Je lutte et je me débats
Mais le son de sa voix
S'étouffe dans les rires des autres
Et je crie de douleur
De fureur et de rage et je pleure
Elle passe sa commande sans attendre personne…serait-elle réellement seule ?
Mes plats refroidissent mais il y a plus alléchant : un homme manque à l’appel et j’ai toujours été bon remplaçant.
Une femme assumant de dîner seule, ne peut qu’être fondamentalement intéressante.
Un serveur en moins, Quelques verres plus tard et une douzaine de sourires plus loin, je ne sais plus trop quoi faire... quand les lèvres de mon inconnue entament le plus délicieux des play-back:
Allez, venez, Milord!
Vous asseoir à ma table;
Il fait si froid, dehors,
Ici c`est confortable.
Laissez-vous faire, Milord
Et prenez bien vos aises,
Vos peines sur mon coeur
Et vos pieds sur une chaise
Ces lèvres avaient à peine bougé que j’avais fait le voyage.
Nous avons parlé de tout, en laissant la part belle au rien. Nous nous sommes présentés en s’ignorant élégamment...deux inconnus prenant un malin plaisir à partager un dîner qu’ils avaient entamé seuls.
Le dessert était servi, la discussion avait atteint ses limites…quand aux premières notes, à la seconde près, nous avons eu tous les deux le plus rayonnant des sourires. Celui de deux éternels amoureux de Piaf, Celui de deux éternels inconnus qui connaissent parfaitement bien « la chanson ».
Fais comme si, mon amour,
Fais comme si on s'aimait,
et qu'un jour, rien qu'un jour,
L'amour c'était vrai...
Fais comme si, mon amour,
Fais comme si on pouvait,
Mon amour, mon amour,
S'aimer à tout jamais...
Fais comme si...
Il a plu des trombes à Casablanca.
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Discographie :
Non, je ne regrette rien.
La valse de l’amour
La foule
Milord
Fais comme si
Que l’on soit lucide ou crédule
Que l’on soit croyant ou athée
Certains hasards sont de trop
Certains instants ont le salé de l’éternité, certains agencements portent le sceau du divin.
Il pleut des trombes à Casablanca et je n’avais pas déjeuné…
Il est 20h, l’appel du corps se faisait insistant, suppliant et même exigeant. Une telle privation ne pouvant se contenter des classiques Fast Food.
Quoi de mieux qu’un restaurant français juste à côté de chez soi ?!!!!
Seul ? On ne peut lutter contre la plus élémentaire des règles : « le physique prime toujours ». Mangeons alors, seul mais bien…
A peine débarqué, que la chaleur des lieux envahit mon corps trempé, de délicieux arômes me fouettent au plus fort et le son de Piaf me réconforte au plus haut :
Non, Rien De Rien, Non, Je Ne Regrette Rien
Ni Le Bien Qu`on M`a Fait, Ni Le Mal
Tout Ca M`est Bien Egal
Non, Rien De Rien, Non, Je Ne Regrette Rien
C`est Payé, Balayé, Oublié, Je Me Fous Du Passé
Le sourire plein, le cœur regonflé et le ventre toujours vide, je m’installe et Piaf m’enhardit :
Avec Mes Souvenirs J`ai Allumé Le Feu
Mes chagrins, Mes Plaisirs,
Je N`ai Plus Besoin D`eux
Balancé Les Amours et tous leurs Tremolos
Balancé Pour Toujours
Je Repars A Zero
Mon choix est déjà fait, mon plat préféré et ma meilleure bouteille….
Je suis en train de passer commande quand Piaf me passe sa valse :
C’est la valse d’amour
Qu’on chante dans les faubourgs
C’est la romance, Que chacun danse
En attendant l’amour
Certaines entrées sont faites pour être remarquées, la sienne était tout simplement théâtrale.
Elle pénètre la pénombre de la salle, s’arrête au beau milieu, nous balaie d’un regard furtif, ferme son parapluie et dans une judicieuse intuition passe juste au ras de ma table :
Juste pas après pas, juste jambe après jambe, juste fesse rebondie après fesse charnue.
Il y a toujours un cœur ; Qui cherche un autre coeur
Alors commence ; Une romance
C’est la valse d’amour
Elle s’installe quelque tables plus loin, juste en face de moi… seule :
Il habitait juste en face de chez elle
Elle habitait juste en face de chez lui
Il a pensé: “Oh mon Dieu qu’elle est belle”
Elle a pensé: “Il n’y a pas mieux que lui”
J’avais déjà commencé à chronométrer le temps pour que son homme débarque quand nos regards se croisent, qu’elle s’y attarde, que je l’évite :
Piaf me réprimande :
Et, perdue parmi ces gens qui me bousculent
étourdie, désemparée, je reste là…..
Quand soudain je me retourne, il se recule
Et la foule vient me jeter entre ses bras...
Deuxième contact d’entre les tables, J’esquisse un sourire…elle me le rend si bien…
Et la joie éclaboussée par son sourire
Me transperce et rejaillit au fond de moi
Le serveur vient me servir mes plats, le sien prend sa commande et moi j'accompagne :
Mais soudain je pousse un cri parmi les rires
Quand la foule vient l'arracher d'entre mes bras...
Emportés par la foule
Qui nous traîne, nous entraîne
Nous éloigne l'un de l'autre
Je lutte et je me débats
Mais le son de sa voix
S'étouffe dans les rires des autres
Et je crie de douleur
De fureur et de rage et je pleure
Elle passe sa commande sans attendre personne…serait-elle réellement seule ?
Mes plats refroidissent mais il y a plus alléchant : un homme manque à l’appel et j’ai toujours été bon remplaçant.
Une femme assumant de dîner seule, ne peut qu’être fondamentalement intéressante.
Un serveur en moins, Quelques verres plus tard et une douzaine de sourires plus loin, je ne sais plus trop quoi faire... quand les lèvres de mon inconnue entament le plus délicieux des play-back:
Allez, venez, Milord!
Vous asseoir à ma table;
Il fait si froid, dehors,
Ici c`est confortable.
Laissez-vous faire, Milord
Et prenez bien vos aises,
Vos peines sur mon coeur
Et vos pieds sur une chaise
Ces lèvres avaient à peine bougé que j’avais fait le voyage.
Nous avons parlé de tout, en laissant la part belle au rien. Nous nous sommes présentés en s’ignorant élégamment...deux inconnus prenant un malin plaisir à partager un dîner qu’ils avaient entamé seuls.
Le dessert était servi, la discussion avait atteint ses limites…quand aux premières notes, à la seconde près, nous avons eu tous les deux le plus rayonnant des sourires. Celui de deux éternels amoureux de Piaf, Celui de deux éternels inconnus qui connaissent parfaitement bien « la chanson ».
Fais comme si, mon amour,
Fais comme si on s'aimait,
et qu'un jour, rien qu'un jour,
L'amour c'était vrai...
Fais comme si, mon amour,
Fais comme si on pouvait,
Mon amour, mon amour,
S'aimer à tout jamais...
Fais comme si...
Il a plu des trombes à Casablanca.
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Discographie :
Non, je ne regrette rien.
La valse de l’amour
La foule
Milord
Fais comme si