Hier Fhamator en avait marre de passer pour le bougnoule de service. A bas le panarabisme, à bas l’amazaghité, Fhamator voulait se la jouer à l’occidental et tant pis pour tout le mal qu’il en pense…
Au lieu donc de se prélasser comme à l’accoutumée sur la terrasse d’un café à effectuer le recensement de ce que compte la ville comme insectes et autres équidés (non non je ne parle pas des animaux)…..
Au lieu de passer son après-midi à fustiger la croissance exponentielle des strings et autres décolletés dans les rues de Casablanca, tout en essuyant un filet de bave...
Et bien au lieu de tout ça, devinez quoi, il se la joue "François" et il part voir un match…..non non, même pas de foot, de Tennis….la finale du grand prix Hassan II de tennis.
Ainsi en début d’après-midi, Direction Complexe Al Amal, d’un visage décidé, et d’une BMW ferme (Chkikou),
Extrait du dictionnaire des mots marocains d’origine inconnue ou mieux Douteuse :
Alors lettre C….lettre C…….lettre C…..on y est
Cambou….non
Cerbi…..non
Charjane…..non
Ah voilà
Chkikou : Locution typiquement marocaine servant généralement à conjurer le mauvais sort et/ou à éloigner le mauvais œil.
Cette expression est souvent accompagnée d’un subtil « croisement des doigts ». Croisement qui rappelle à l’identique celui utilisé par la chrétienté pour les mêmes raisons et qui renvoie en toute logique vers la puissance symbolique de la croix.
Origine : Quant à l’origine du terme « Chkikou », le jour ou vous aurez expliqué l’utilisation d’un symbole chrétien en terre d’Islam, vous pourrez exigez que le présent dictionnaire s’y intéresse.
Fin de l’extrait.
Chemin Faisant, le Fhamator ramasse deux Fhamatopotes qui en matière de Fhamatorisme sont au stade de grand maître et se préparent ardemment à passer le test de grand gourou.
Il est inutile de rappeler que les connaissances du trio en matière de tennis datent de la récente acquisition par Fhamatopote 2 d’une console WII et que depuis Votre Fhamator (my awsomness) est quasi-certain qu’il a raté une grande carrière internationale à la Federrer ou à la Nadal.
Mais là n’est pas la question.
Arrivé donc, je vous épargne les détails administratifs d’accès au complexe avec des invitations pour le moins conflictuelles et rentre directement dans le vif du sujet.
Pour comprendre ce qui suit, il faudrait que vous puissiez visualiser le scène :
- Un cours central très correct.
- Une finale ATP entre Gilles Simon et Julien Benneteau
- A quasiment une journée du début de Roland Garros.
- Et au fonds, tout au fonds, Trois Fhamators (Votre abhorré et les deux Fhamatopotes).
Vu l’absence de toute culture tennistique chez le Trio, la première question était de déterminer qui va bénéficier du notre grand soutien moral.
Aucun des deux protagonistes n’étant marocain ni affilié au Raja ou au Widad, nous décidons d’encourager asymétriquement les deux joueurs. C'est-à-dire un jeu celui-là et un jeu l’autre. Générosité quand tu nous tiens !!!!!
Le truc avec un trio tout ce qu’il y a de plus (cr)âneur, c’est qu’il y en a toujours un qui va encourager l'autre joueur rien que pour faire chier les deux autres Fhamators.
Comment encourager?
Question Cruciale. Habitué aux matchs de Football où à coup de "Olé" on accompagne les passes d’une équipe, comment faire pour un match de Tennis qui se déroule (vous imaginez notre surprise) en échanges?
Et bien soit, nous nous adaptons et faisons preuve d’une imagination déprimante. Ainsi pendant tout ce match (finale ATP, je le rappelle). Nous commentons délicieusement la durée des échanges à coup de :
Wééééééé/houuuuu
Wééééééé/houuuuu
Fustiger l’arbitrage :
D’abord je tiens à exprimer mon indignation quant à l’arbitrage de ce match.
il est totalement inconcevable qu’un arbitre ne se bouge même pas le petit doigt, et même qu’il est resté tout le match assis sur…………une chaise !!!!!!!! Mais comment espère t-il faire son boulot s’il ne suit même pas la balle?!!!!!!
Du coup, à chaque décision, nous l’encensons d’un subtil «Wa l’arbitre wa maskhoute lwalidine ».
Traduction : Cette expression difficilement traduisible veut dire que l’arbitre n’est pas en odeur de sainteté auprès de ses parents. Ce qui selon le référentiel de Fhamatorland équivaut à le vouer à une cuisson éternelle dans le grand four de l’au-delà.
Apprécier le beau jeu :
Là, nous faisons état de notre vénération du talent vrai.
A chaque faute directe, nous laissons exploser notre joie.
Ainsi à chaque balle dans le filet, à chaque balle OUT un « Ouaiiiiiiiiis » admiratif s’en suit agrémenté d’une salve d’applaudissement.
Le camp adverse :
Là on ne peut que s’outrer du manque d’éducation de certains de nos concitoyens.
Alors que nous nous éclatons les poumons et nous détruisons la santé à acclamer l’un ou l’autre des joueurs pour qu’il gagne l’échange (en cours), une partie non négligeable de l’assistance (apparemment au solde l’arbitre) nous balance un « shuuuuuuuuuuuuuuuut » des plus impolis.
l’arbitre s’y est mis lui-même en nous demandant un peu de silence !!!!! Vous rendez compte !!!!!
On demande à des supporters de se la boucler….quel esprit sportif pffffffff.
Alors que devant le monde entier, nous démontrons que ce pays est bel et bien une nation de tennis et que nous sommes corps et âmes derrière l’organisation, qu’est ce qu’ils font les autres cons ?Ils nous font « Shuuuuuut » : Pays de merde, je vous dis.
L’ultime apothéose :
Nous arrivons peu ou prou à tenir le rythme de nos encouragements malgré les difficultés….
C’est le dernier jeu de la partie (finale d’un tournoi ATP, je le redis encore), Simon dispose de trois balles de match.
Tambours…..
- La tension est à son extrême;
- Les joueurs sont concentrés;
- L’un va essayer de faire durer le suspens,
- L’autre va tout faire pour abréger et gagner le tournoi.
Silence de mort…..Service………et
Nous n’allions quand même pas laisser passer l’occasion de concrétiser tous nos efforts…..Pendant le tout dernier échange, alors que se jouait la balle de match, à chaque coup de raquette, ……nous criions haut et fort : « OUT »
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PS aux lecteurs : Ceux qui ont assisté à la finale pourront confirmer notre superbe travail.
PS à ceux qui y ont assisté : oui, les trois cons survoltés derrière, c’étaient nous.