Et pour conclure : « je suis heureux que le cabinet ait réparé cette erreur. Je ne veux pas en dire plus. »
Dieux du ciel, notre premier ministre annonce avec un aplomb extraordinaire qu’il est heureux que quelqu’un découvre les « erreurs » que lui-même commet. Il est même soulagé qu’il y ait des garde fous contre sa propre connerie (je rappelle que c’est lui qui a signé le décrêt). Quelle abnégation, Quel sens du devoir, Qui a dit que les Fassi souffraient d’un sentiment de suffisance. Abbas est heureux, Abbas est soulagé, moi aussi.
2- Si vous avez une certaine conception de l’exercice politique voir vous êtes porteur d’une certaine idéologie, révisez vos classiques. Notre Abbas national, en grand réformateur qu’il est ne s’en tient plus aux schémas classiques. Une nouvelle conception de la politique est née :
Je ne sais pas pour vous, mais moi je crie au génie, même que ça me rappelle danny brillant, remplacez justes "filles" par "Poste" et ça colle parfaitement :
y a que les filles qui m’intéressent tout le reste c’est du super flou.
et là Une question s’impose : Monsieur le premier ministre, vous qui sappez le moral de toute une nation et en révoltez plus d'un, seriez vous d'accord pour un séjour en prison?
à moins que par hasard vous ne militiez pour le maintien de la peine capitale.
4- Et comme toujours avec Abibis, il dénonce le détestable complot que les médias, les politiques et le peuple manigancent contre lui
« Contrairement aux autres, je n’ai pas bénéficié de l’état de grâce comme chaque Premier ministre. Les critiques ont démarré dès ma nomination, mais cela a été stimulant. »
Monsieur le Premier ministre je suis prêt à militer pour votre état de grâce, mais de grâce ne touchez pas à l’Etat.
Ce genre de sortie (de route), provoque généralement chez moi une grande dépression, mais une fois n’est pas coutume, mon dépit a été attenué par........"Aujourd’hui le Maroc."
Probité morale d’Aujourd’hui le Maroc :
Ainsi, et dans le respect de la ligne éditoriale du journal, l’article devait encenser le premier ministre et surtout charger lourdement Elyazghi (ce qui à mon sens est le premier objectif de la sortie de Abibis). Elyazghi qui a récemment osé un crime de lése-majesté en citant nominativement le Roi comme directement impliqué dans le choix des ministres USFP (première nationale).
Sauf que M. Khalil HACHIMI IDRISSI, a usé de tout son talent pour nous dévoiler le fond de sa pensée sur notre Abibis national sans avoir l’air d’y toucher.
Certainement les meilleures phrases que j’ai pu lire sur la presse marocaine, du grand art, une plume magnifique, un talent hors-pair.
je vous livre quelques extraits (véridique), j'ai toujours été sensible au deuxième degré :
Sur le parcours de Abibis : « Mine de rien. Militant de base, activiste, responsable, apparatchik, ambassadeur, ministre — y compris sans portefeuille —, secrétaire général du parti etc. »
Sur le parcours de Abibis : « Il avait même poussé la perfection — même si dans les réalités de l’amour, on calcule peu — jusqu’à épouser la fille du fondateur du parti, Allal El Fassi. »
Sur les principes de Abibis : « L’homme pétri par tant d’années d’attente et de frustrations vécues dans le silence, et la soumission aux anciens, en a revendre. »
Sur l’argumentation de Abibis : « Au sujet des nombreux technocrates qui peuplent son gouvernement, Abbas El Fassi balaie l’argument d’un revers de main. Procédé habile mais un peu dilatoire comme l’apprécierait un avocat madré. »
Sur l’affiliation politique de Abibis : « Il s’en réclame comme un «relayeur» ou un acteur de la démocratie, un fidèle parmi les fidèles de la monarchie, qui a, enfin, un vrai rôle à jouer dans la comédie du pouvoir. »
Et pour finir l'hommage ultime :
Sur le talent de Abibis : « Du grand art en politique. Du grand Abbas El Fassi qui parfois sait faire l’âne pour avoir du son. Pince-sans-rire, il la joue un peu bébête pour mieux étouffer son adversaire comme un boa constrictor qui développe sa force doucement par petites poussées à la fois glissantes et fermes . »